présentation

En ce jardin, le paradis

 

Pour réaliser “En ce jardin, le paradis”, Marc Dumas s’est rendu régulièrement, tout au long de l’année 2019, au Jardin des Plantes à Paris.

 

Marc Dumas n’a rien d’un herboriste, ni d’un scientifique. S’il a longuement déambulé dans les allées du jardin et scruté chaque écrin botanique, c’est à la recherche de cette « nature perdue », malmenée, enfermée, fragmentée, devenue simple interstice entre bitume et mégalopole. Retrouver le jardin d’Éden, où depuis longtemps on n’y voit ni Ève ni Adam, mais dont on peut capter quelques fragments paradisiaques.

 

L’appareil photo Deus ex machina permet l’amplification, par le choix d’un point de vu, d’un cadrage, d’une lumière (souvent attendue). Au moyen d’un point de vue inhabituel (au ras du sol) et des cadrages stupéfiants où le limitrophe – le bruit de la ville (piétons, touristes, etc.) – est éliminé pour céder la place à un cadre paisible, un paysage éphémère et fantasmatique où le subjectif se confronte à l’objectif qui stabilise un regard fragmenté, et qui donne forme à un espace rêvé : penser le paysage, la réalité n’étant qu’une vision intérieure, le ressenti devançant le réel.

 

Faute de pouvoir retrouver le lien magique qui unissait autrefois l’homme et la nature (ce qui est évidemment une mission impossible), Marc devient plutôt « le jardinier du paradis », thème récurrent dans son travail photographique et qui trouve son origine dans son enfance, où il se rêvait explorateur découvrant un monde inconnu de l’homme.

 

Dépayser pour donner forme, décentrer pour produire du sens, tenter de réactiver la nature disparue. Réparer le monde.